Quel est le bilan boursier de l’année 2021 ?
Il est très positif ! Beaucoup de marchés (dont l’indice CAC 40) ont battu des records en 2021, au terme d’une année vraiment inédite, car toujours marquée par la crise sanitaire et ses vagues successives de Covid-19. Mais les marchés ont appris à vivre avec le virus, réagissant de moins en moins aux apparitions des nouveaux variants, depuis la découverte du vaccin en novembre 2020. Le principal moteur des marchés en 2021 a été le rebond des bénéfices des entreprises, qui ont été constamment révisés à la hausse durant l’année. Les entreprises ont en effet bénéficié des mesures de soutien gouvernementales et ont fait preuve d’une grande souplesse dans la gestion de leurs coûts. Après un effet de base très favorable au premier semestre, les résultats du 3ème trimestre ont réservé de bonnes surprises et le 4ème trimestre devait s’inscrire dans la même veine. Enfin, les banques centrales ont alimenté l’effet TINA (« there is no alternative ») en poursuivant leurs injections de liquidités et en maintenant leurs taux d’intérêt très bas. Parmi les grands indices mondiaux, le CAC 40 se trouve en tête avec une progression de 28,9%, le S&P américain affiche une hausse de 26,9% et l’Eurostoxx 50 de 21%. Principale ombre au tableau, les indices chinois finissent en baisse (-14% sur l’indice Hang Seng de Hong Kong) en raison du ralentissement marqué de la croissance et des déboires des promoteurs immobiliers du pays.
L’indice CAC 40 figure parmi les meilleures performances mondiales en 2021… Quelles en sont les raisons ?
L’indice CAC 40 en effet a battu son record de septembre 2000 et a connu sa meilleure année depuis 1999, faisant même mieux que le S&P 500 ! Cette excellente performance s’explique principalement par le rebond des résultats des grands groupes français (supérieurs de 60% à leur niveau d’avant-crise), mais aussi par les performances exceptionnelles de 2 secteurs très présents au sein de l’indice. D’abord, le luxe, qui représente en pondération 21% de l’indice parisien, et contribue pour 27% à sa performance. Puis, les banques qui avaient beaucoup souffert en bourse depuis 2018, profitent de la reprise économique et de la bonne tenue des marchés.
Quelles sont les prévisions de conjoncture économique pour 2022 ?
La croissance mondiale a fortement rebondi en 2021 (après la récession de 2020) dopée par les mesures de soutien prises par les Etats et les banques centrales. Elle devrait mécaniquement décélérer en 2022, en raison d’une réduction de ces mesures de soutien et de la persistance à ce jour du covid. La Banque Mondiale vient d’ajuster à la baisse ses prévisions pour 2022 à +4,1% (après +5,5% en 2021) en intégrant les plus grandes incertitudes sur la situation sanitaire. Aux Etats-Unis, elle a réduit de 1,2 point sa prévision de PIB pour 2021 à 5,6%, et table désormais sur 3,7% pour 2022 puis 2,6% pour 2023. En zone euro, la croissance attendue s’élève à 5,2% pour 2021, puis 4,2% cette année et 2,1% en 2023. Le relais de croissance pourrait venir de la Chine qui devrait, quant à elle, afficher des croissances de PIB à 5,1% en 2022 et 5,2% en 2023.
Dans ce contexte, restez-vous positif sur les actions ?
Nous pensons que les actions disposent toujours d’un potentiel de hausse, toutefois plus modéré qu’en 2021… Bien que ralentie, la croissance économique restera supérieure à son rythme moyen, ce qui constitue le principal moteur pour les marchés. Dans ce contexte, les prévisions de résultats des entreprises (+7% actuellement en Europe) apparaissent prudentes. Elles pourraient être revues à la hausse, ce qui soutiendrait les cours. Cependant, nous anticipons plus de volatilité sur les marchés, à l’image de ce début d’année, avec un contexte macro-économique qui présente plusieurs défis à relever. Notre principal point de vigilance est celui de l’inflation qui atteint fin 2021 le niveau inégalé depuis longtemps de 7% en rythme annuel aux Etats-Unis. L’inflation n’est plus jugée « transitoire ». Elle devrait se dégonfler en 2022, tout en restant à un niveau plus élevé qu’avant la crise sanitaire. Cela conduira la banque centrale américaine à resserrer dès le printemps sa politique monétaire pour contrer cette hausse des prix. D’autres risques émergent, comme la capacité des entreprises à maintenir leurs marges, dans le contexte inflationniste actuel et compte tenu des difficultés d’approvisionnement qui perdurent, l’attitudes des banques centrales (ampleur et durée de la hausse des taux), et bien sûr le risque sanitaire, aujourd’hui encore bien présent.
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