Quel est le bilan du premier trimestre pour les marchés actions ?
Les marchés actions enregistrent une très bonne performance au premier trimestre. Ils ont bénéficié d’une part de l’accélération mondiale des campagnes de vaccination (malgré le retard pris par l’Europe), et d’autre part des bons indicateurs économiques (indices PMI en particulier) en Europe et aux Etats-Unis qui laissent présager une forte reprise. Le mois de mars a en outre bénéficié de l’adoption du plan de relance de Joe Biden (1900 Mds$) et du projet de plan d’infrastructures de 2300 Mds$ sur 8 ans… De quoi soutenir le rebond de la croissance américaine au cours des prochaines années ! L’Europe, elle, s’est montrée comme souvent moins réactive. Cependant cela n’a pas pénalisé ses indices boursiers qui progressent de 8,7% pour l’Euro Stoxx et de 9,3% pour le CAC 40, à comparer à +5,8% pour le S&P 500 sur le trimestre. Cette hausse a particulièrement profité aux secteurs cycliques, sensibles à la reprise économique, comme l’automobile et les banques.
Les marchés européens ont surperformé les indices américains ces dernières semaines. C’est peu fréquent… comment l’expliquer ?
Effectivement c’est assez rare, d’autant que les marchés américains sont réputés être « directeurs »… Paradoxalement, cela peut s’expliquer par les attentes de reprise économique plus forte aux Etats-Unis qu’en Europe. Cela a entrainé une hausse plus marquée des rendements obligataires américains, qui a pesé sur la valorisation des actions technologiques américaines, plus présentes dans les indices qu’en Europe. Ainsi, la performance relative de ces deux marchés pourrait évoluer ces prochains mois au gré des anticipations d’inflation aux Etats-Unis.
Justement, faut-il craindre un retour de l’inflation et une remontée des taux d’intérêt ?
Un retour durable de l’inflation ne semble pas d’actualité. En effet au-delà de certaines tensions ponctuelles liées à des facteurs spécifiques (hausse de prix des matières premières, ruptures d’approvisionnement dans certains secteurs…), l’inflation réelle reste très faible en Europe et bien loin de l’objectif de la BCE. Les taux réels restent négatifs en Europe. Dans ces conditions, la BCE poursuivra sa politique ultra-accommodante pour ne pas freiner la reprise économique. Aux Etats-Unis, la situation est un peu différente : les anticipations d’inflation sont légèrement plus élevées, en raison de la vigueur de la reprise qui s’amorce outre-Atlantique et d’un marché de l’emploi qui se redresse rapidement. Les taux longs ont partiellement intégré ce scénario mais ils pourraient retrouver le niveau de 2% qui prévalait avant la crise du Covid-19. Cela ne correspondrait finalement qu’à une simple normalisation… compatible selon nous avec le niveau actuel des marchés actions.
Les marchés actions ont souvent retrouvé ou dépassé leurs niveaux record… n’y a-t-il pas un excès d’optimisme ?
La valorisation des actions dépend pour beaucoup des anticipations de croissance économique, de l’évolution des taux d’intérêt et de l’importance des liquidités sur les marchés. Or, ces trois facteurs restent favorables aux actions. Les analystes financiers ont souvent tendance à sous-estimer les bénéfices des valeurs cycliques dans les phases de forte reprise économique, comme celle que nous anticipons. De bonnes surprises sont donc possibles de ce côté-là. Les liquidités vont continuer à affluer du fait des politiques monétaires des banques centrales. Les marchés sont globalement « chers » mais ils peuvent le rester à condition que les taux demeurent bas, ce qui est notre scénario central pour les prochains mois. Il est également normal qu’ils connaissent des phases de respiration, au gré de l’actualité politique et économique.
Quelles sont les valeurs à privilégier dans ce contexte ?
Comme on l’a vu avec le rebond des valeurs cycliques depuis l’annonce de l’arrivée des vaccins en novembre dernier, les marchés peuvent connaître des rotations sectorielles marquées. Les prochains mois pourraient ainsi être plus favorables aux valeurs incarnant la « réouverture des économies » avec la généralisation des campagnes de vaccination, ou à celles liées au thème des « plans de relance » qui vont produire leurs effets. Les valeurs cycliques ont encore un potentiel de rattrapage, mais nous sommes convaincus que les valeurs de croissance restent incontournables. Soulignons également que les petites et moyennes capitalisations enregistrent de belles performances depuis le début de l’année, car elles cumulent beaucoup d’atouts dans le contexte actuel ; elles ont retrouvé tout l’intérêt des investisseurs.
Enfin, il se dégage des nouvelles thématiques porteuses pour le long terme, dans beaucoup de domaines comme la santé, la digitalisation, la transition énergétique… C’est dans cet esprit que nous venons de lancer notre nouveau fonds Horizon Leaders Europe, qui investit sur les grands acteurs européens, leaders sur ces thématiques porteuses.
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