Les classes d’actifs à privilégier

Au premier semestre, l’ensemble des places financières ont bénéficié d’un beau rebond qui a généralement annulé la baisse subie au dernier trimestre de l’an dernier. Ainsi, sur un an, l’indice MSCI des actions mondiales affiche une petite hausse de 3 %. Dans le même temps, les rendements offerts par les emprunts d’Etat des grands pays développés ont atteint des plus-bas historiques, avec, en point d’orgue, un taux à 10 ans français passé subrepticement en territoire négatif !

Dans ces conditions, nous estimons que la plupart des marchés obligataires ne présentent guère d’attrait en raison d’une rémunération qui ne couvre pas les risques pris. C’est pourquoi, comme en fin d’année dernière, nous retenons trois classes d’actifs actions comme choix prioritaires pour le second semestre.

 

UNE BAISSE LOIN D’ÊTRE EFFACÉE

Les fonds de valeurs moyennes françaises restent notre axe de prédilection, car la hausse du premier semestre a été loin d’effacer la nette baisse de 2018. Ainsi, sur un an, l’indice Cac Small affiche la pire performance de l’ensemble des grands indices actions, avec un recul de 17,4 %. Pour le Cac Mid & Small, le repli est de 9,4%. Cette contre-performance trouve son origine dans des flux négatifs, avec des rachats nets depuis de nombreux mois.

Mais ce mouvement semble enfin arriver à son terme, comme le prouve le solde net équilibré observé lors des deux premières semaines de juin. De fait, la valorisation des petites et moyennes valeurs françaises est raisonnable, avec, selon les calculs du cabinet d’analyse financière IDMidCaps, une prime de risque de 6,4 %, comparable à celle de 6,8 % observée fin décembre. Or, elle avait été constamment inférieure à 6 % entre décembre 2016 et octobre 2018. De même, le PER estimé pour 2019 est revenu dans sa moyenne historique, à 13 fois. Comme l’explique Régis Lefort, gérant de Talence Sélection PME, « à court terme, le momentum devrait devenir plus favorable, après une baisse de 34 % entre le sommet de janvier 2018 et le point bas de décembre 2018, soit la plus forte baisse depuis la crise financière de 2008 ».

Or, comme le précise Xavier Hovasse, gérant chez Carmignac Risk Managers, « dans l’univers peu couvert des petites capitalisations, il existe des inefficiences à exploiter afin de dénicher des trésors cachés. Compte tenu de leurs caractéristiques uniques (exposition accrue au marché domestique, entreprises familiales) et d’un profil rendement-risque attrayant, les petites et moyennes valeurs ne doivent pas être ignorées par les investisseurs ».

En deuxième choix, nous continuons de privilégier les actions émergentes, qui ont cédé en moyenne 3 % sur un an, malgré le gain du premier semestre de cette année. Elles sont surpondérées par Pictet AM, en raison « de valorisations moins élevées, notamment dans les pays émergents européens, et d’une dynamique économique plus solide que celle des pays développés. D’après notre indicateur avancé, le différentiel de croissance entre marchés émergents et développés est à son niveau le plus élevé depuis cinq ans ».

Bernard Aybran, stratégiste d’Invesco, privilégie aussi cette classe d’actifs, car « les valorisations demeurent faibles. Un retournement à la baisse du dollar américain semble être la clé pour ces économies ». Or, la politique monétaire plus accommodante de la Réserve fédérale devrait affaiblir le billet vert.

 

UN KABUTO­CHO EN RETARD
Enfin, notre troisième choix ne se porte plus comme en début d’année sur les fonds aurifères, qui se sont bien appréciés au premier semestre dans le sillage de la reprise des cours de l’or, mais sur les fonds d’actions japonaises.

En effet, avec un recul de 4,5 % sur un an, et une hausse limitée à 6,3 % au premier semestre, l’indice Nikkei 225 reste en retrait par rapport aux autres grands indices. Il a pâti de la reprise de la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine. De fait, la valorisation du Kabuto-Cho est attrayante, avec un PER estimé à 15 fois pour cette année, ratio historiquement très faible au pays du Soleil-Levant. – PASCAL ESTÈVE

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Point sur les marchés

05 novembre 2018

Les principaux marchés mondiaux ont fortement corrigé en octobre, sous l’effet de plusieurs facteurs négatifs : un environnement politique toujours incertain en Europe (budget italien, Brexit,…), une révision en baisse de la croissance mondiale par le FMI, liée à la guerre commerciale, des publications de résultats ponctuellement décevantes, provocant de brutales sanctions boursières, et un contexte de marché plus nerveux aux Etats-Unis (décrochages sur des valeurs technologiques) probablement à l’approche des élections américaines de mi-mandat.

Dans ce contexte éprouvant, l’indice CAC 40 a baissé de 7,2% sur le mois, tandis que l’indice CAC Small des petites capitalisations a corrigé de 9,9%.

Nos fonds, investis en actions, n’échappent pas à cette purge, et enregistrent tous des replis sensibles sur le mois.

Si la visibilité demeure faible à court terme, en raison essentiellement des facteurs exogènes que nous avons mentionnés, nous restons convaincus de l’attrait des marchés actions, qui repose sur une croissance bénéficiaire des entreprises toujours solide, une valorisation de marché modérée et inférieure à sa moyenne historique, et un contexte de taux bas qui persistera en 2019 en Europe. Nous pensons qu’un rebond des marchés est donc possible d’ici la fin de l’année.